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La vraie mission de la jeunesse.

  • joel GUEGUEN
  • 14 nov. 2024
  • 7 min de lecture

La jeunesse a pour fonction d’empêcher une société de tourner en rond. Pas de bousculer ses valeurs fondamentales.

 

BON. LES BASES.

Quelle que soit la société, son style et organisation (qu’on l’appelle « politique », « citoyenne », « idéologique », « religieuse » ou autres), toute organisation a une tendance

1) naturelle

2) inéluctable au « tourner en rond » et

3) par voie de conséquence, à déchoir (qu’on appelle ça « se casser la g…. » ou « entropie », la direction est la même : la mort).

 

Enfin, « toute organisation » …, ça dépend.

Au plus haut de l’échelle, le modèle de la « start up ».

Au plus bas, toute institution.

La différence, c’est le but.

Les « start-upeur » sont plein d’énergie et, surtout, surtout, ils ont un but : que leur produit, quel qu’il soit, fonctionne. Que la suite soit de vendre ou bien de sauver l’humanité ou encore d’en vivre n’a aucune importance. Le but, à ce moment, est « il faut que ça marche, que notre produit fonctionne. On fonce ».

 

À l’inverse, l’institution n’a pas de but. elle est là pour … fonctionner.

En théorie pour faire fonctionner le système et on a des … fonctionnaires.

En pratique, le fait que certains éléments croient fondamentalement au service publique et se donnent vraiment dans leur travail ou que d’autres soient plus ….à regarder l’horloge, ne change quasiment rien.

Ce qui, au demeurant, explique que ceux qui y croient, mais soient à la fin, démotivés, et que les « horlogeux » disent : « j’avais bien raison, de toutes façons, on n’a pas les moyens » (quels que les ou ces moyens, ce ne sont jamais les bons et jamais assez).

 

Un système qui n’a pas de BUT, ne peut QUE se diriger vers la mort.

Oh, bien sûr, ça n’arrive pas (enfin, chez nous) car, « on » remet toujours des moyens (sous multiple formes qui vont, bien sûr de financements à réorganisations, ou bien encore … promesses). Mais une chose est certaine : toute institution tend vers la loi de Pareto : 80 % d’énergie pour 20 % d’efficacité (pour info, pour une Start Up, c’est le contraire : avec 20 % d’énergie, on atteint 80 % d’efficacité).

Donc, notre institution (que ce soit, parmi 1000, les Impôts, l’EN, mais aussi, étonnamment, les Syndicats, ou encore l’asso de quartier d’aide aux devoir…) n’a pas de but.

Ou plutôt (bien que, conceptuellement, ça ne corresponde pas à la définition d’un but), son but est de … vivre. Car aucun système ne veut mourir.

Et, inexorablement, son énergie fait qu’elle va tout déployer pour vivre et, de moins en moins (jusqu’à un seuil inacceptable par le contexte dans lequel elle évolue), pour l’objet pour laquelle elle a été créée.

Simplement pour illustrer l’ogre qui grossit sans fin : Quelque 85 000 participants ont assisté à la COP 28 pour partager des idées et des solutions, et établir des partenariats et des coalitions (source UNCC).

On croit rêver : plus de 80 000 personnes se sont déplacées pour (entre autres) dire qu’il faut …moins se déplacer. Personne n’est étonné qu’il faille 85 000 personnes pour donner qq idées et protocoles d’accord.

Plus grave, personne n’est non plus étonné que nous en sommes à la COP 28 (2023, Dubaï) et que les glaciers fondent de plus en plus (on la voit apparaître « notre » loi de Pareto citée plus haut ?).

 

On peut aisément trouver toutes les preuves et démonstrations dans ce qui a été appelé « l’Analyse Institutionnelle », qui ont donc étudié, analysé et montré ce phénomène.


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Ce qui est -aussi- intéressant, c’est qu’il a donc été prouvé que toute institution tend à vivre pour elle et non plus pour ce vers quoi ou qui elle a été créée. Mais…. aucune force, aucun groupe n’a su ou surtout, pu, aller à l’encontre de cette déliquescence programmée. Comment cela serait-il possible, puisque toute force constituée, devient peu ou prou, petit à petit ou très vite, mais d’une façon inexorable, elle-même, une … institution. Raison pour laquelle, on peut mettre les Syndicats dans le même panier. Oups. Désolé.

Et là encore, ce n’est absolument pas une question de personne ou d’idéologie.

 

Donc, toute organisation tend à tourner en rond. En fait, c’est plus que ça, car comme ne serait-ce que pour fonctionner à l’équilibre, il faut de l’énergie. Energie qui vient, forcément de l’extérieur.

Donc,

-        soit le système est à l’équilibre, mais entraine les autres dans la descente globale (l’énergie n’est pas donnée, elle vient toujours de quelque part, qui lui, n’en a plus assez),

-        soit, pas d’énergie extérieure, et le tournage en rond devient spirale négative. Puis « mort ». En écrivant cela, me vient comme exemple les MJC, Maison des Jeunes et de la Culture, institution phare des années 60, disparue officiellement en 2021 (après une loooonnngggguuueeee agonie). D’expérience, je sais que des voix vont m’expliquer pourquoi, me donner des causes, raisons et autres « coupables », rejetant ipso facto, la pensée structuraliste présentée ici.

Mais on pourrait citer pléthore d’autres exemples.

 

ET LES JEUNES ?

Ils sont issus de ce système. Quel qu’il soit. Où qu’il soit.

Mais cette jeunesse, par définition n’a pas encore été happée et formatée (ça, ce sont les adultes, merci) par « ce qui est là ». Pour se construire, la jeunesse doit se confronter à ce « ce qui est là ». Quel que soit ce « ce qui est là ». L’identité d’un groupe, dans l’immense majorité des cas (et ce n’est pas la rareté des exceptions qu’il faut considérer, mais leur nature, qui est totalement hors de notre propos ici), se construit par opposition à d’autres groupes. Pas terrible, mais, au moins, jusqu’à ce jour, c’est comme ça. C’est un invariant de l’espèce humaine.

Sauf que…

Nous, adultes, avons reçu un monde qui s’est relevé de WW2. Et on a dû (re)construire. Facile.

Mais, ce qui a été construit, se voit, non plus seulement interrogé, mais quasi balayé par le phénomène de mondialisation (commerces sans frontières, échanges humains, technique, temps zéro, téléphone et autre internet…), doublé d’un retour important, grave à, comme l’explique le philosophe camerounais, Achille Mbembe « une société qui promeut et vit la disqualification de la raison au profit de l’affect ».

 

Dit d’une façon plus directe : plus de repères sociétaux.

Alors que jusqu’ici, les « jeunes » avaient pour mission, dans un cadre totalement inconscient au niveau groupal, de bousculer le système qui tourne en rond (en fait en spirale négative), et donc, d’y réinjecter de l’énergie, nous avons un paquet d’énergie qui n’a plus rien à combattre en termes de fonctionnements descendant vers eux.

 

ET OÙ VA CETTE ÉNERGIE ?

Car l’énergie va toujours quelque part. Elle ne se stocke pas. Aussi bien humaine que celle produite (nos batteries, quelles qu’elles soient ne sont que des retardateurs de dépense d’énergie, qui finit, toujours par se détruire soit par utilisation soit par simple dégradation).

Cette énergie-jeunes se dirige, non plus vers les processus négativant (ceux qui nous font donc tourner en rond/spirale), mais sur les piliers, à savoir, les valeurs de la société dont cette énergie est issue.



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Nous avons (re)crée un processus du cancer : les cellules d’un système, au lieu de lutter contes les ennemis (les processus sclérosant d’une société) se retournent contre les cellules saines. Georges LUCAS

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n’a pas fait autre chose que de nous montrer comment une belle démocratie finit, inexorablement par s’auto-détruire au nom de …. La liberté.


Et l’empire contre-attaque.

 




 

QUELLES SOLUTIONS ?

Simple. Mais difficile.

Simple car il s’agit … simplement d’une histoire de but. Quand un système n’a pas de but, inexorablement, il tombe, donc. Petit à petit ou vite, mais il tombe. Que ce soit un couple ou l’empire romain, hop, à la trappe.

Difficile car, il faudra se mettre d’accord sur ce qu’est un but. Ça on sait, faire, mais ça fait appel à des notions peu acceptables, même encore actuellement. En deux mots, un BUT c’est qq chose que le système veut à la fois, atteindre, construire, ET qui viennent des tripes, de ce qu’est RÉELLEMENT le système.  

Une femme, ça ne perd jamais. Elles fonctionnent avec des buts : « ce que je veux réellement et qui est en lien total avec ce que je SUIS  (pas ce que je pense, crois être) ». Les hommes/mâles se basent sur leur mental (et pour reprendre Prévert « le mental ment, monumentalement) et ont des objectifs.

La Vie pour Elles. L’intellectualisme pour eux.

Mais, comme écrit, dire encore aujourd’hui, ce qui importe, c’est le RÉEL… est suicidaire, face au pragmatisme, l’affect prédominant et galopant. On y trouve, en vrac, certains matchs de foot, coté supporters, nombre d’émissions e TV, radios, l’écologie au bas de chez soi (celle qui s’arrête aux actions qui sont en accord avec « ma » représentations de l’écologie et au rapport « faire de l’écologie/mon confort quotidien…, mais pas en lien avec les besoins réels)...

 

Mais surtout, qui, va dire « ça va mal. On a des tas de problèmes. Et la solution, c’est de ne pas s’en occuper, mais d’avoir un but. Que je vais vous donner ».

De Gaulle -avec le couple Monnet/Schuman- nous a parlé d’Europe unie (alors que les cendres d’Oradour sur glane étaient encore fumantes). Il y avait un BUT. Et les jeunes de l’époque avaient un but : que la paix règne, que les frontières disparaissent.

Ça a marché un certain temps.

Mais… l’institution reprend (toujours) ses droits et, tout comme l’empire romain, la déliquescence est en route.  Cette Europe de 2024, aussi, n’ayant pas de but, est donc en pleine déliquescence, et même ce qui y échappe le plus longtemps, le commerce s’y voit freiné…. Par exemple, et avec les meilleures intentions du monde -mais entrant bien dans l’affect qui nous réenvahit-, le « consommer local », voire le « produire local » ont pour corrélation « enfermement et communautarisme », sans voir l’axiome (Talleyrand ?) « si ce ne sont pas les marchandises qui passent les frontières, ce sont les canons qui le feront ».

Oups. Désolé là-aussi, là-encore, là-toujours.

 

Peu importe les formes, les raisons, aucune institution n’a de but.

Des missions. Des objectifs. De but, point.

Quel est le but de la Sécurité Sociale. De l’armée. De Pôle Emploi (remanié, une énième fois en France Travail). De l’Éducation Nationale ? Ou autres.

Des missions, oui. Avec quels résultats, sinon que de sombrer sous leur propre poids… exigeant de plus en plus de moyens pour simplement.. fonctionner ?

 

CONCLUSIONS / "ET SI" … 

1.     Il n’y a pas de lien entre la taille d’un problème et sa solution.

2.     Il n’y a pas de lien entre un problème et sa solution.

3.     Un système sans but, ne peut que sombrer. Et avant, il va dépenser -et faire dépenser- beaucoup d’énergies.

Ce sont des lois, aussi inexorables qu’inentendables (non, désolé, je préfère ce terme au bon qui serait "inaudible), que d’une force sans pareille, lorsqu’elles sont respectées.



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Donc, notre problème, ce ne sont ni les jeunes, ni les dégradations, ni le trou de la Sécu, etc., mais notre (in)capacité à changer nos façons de voir et de solutionner.



La réponse à notre proposition de BUT, va se heurter au pragmatisme de l’immédiat, d’une part, et surtout, surtout, donc, à « l’institutionnalité » de tout groupe d’autre part.

 

Notre TTT (GRECS) a pour vocation de disparaître après 3 ans de fonctionnement.

 

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