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INSTITUTION : LE PROCESSUS DE LA DÉLIQUESCENCE

  • joel GUEGUEN
  • 17 nov. 2024
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 nov. 2024

Les trois secrets pour relancer une organisation humaine en panne.


LE TOUT

« Le tout est différent de la somme des partis ». Axiome de la pensée systémique, on peut dire « l’humanité, c’est quelque chose de différent que la somme de tous les individus ». Pour illustrer encore, « la médecine, ce n’est pas la somme de tous les médecins ».

 

Ça veut dire aussi, d’une façon plus quotidienne « une famille, c’est autre chose que la somme de ses membres » et encore plus proche, « un couple (le « nous » si chère aux femmes) est différent du Toi + Moi. C’est « autre chose ».

 

Il est important de ne pas l’imaginer, le visualiser comme une pyramide, une organisation pyramidale hiérarchisée au-dessus de laquelle, il y aurait la société, la famille, le couple etc., et dont les membres ne seraient « que » des subalternes à ce chef.

Visualisons cela plutôt comme un mobile de Calder. Chaque élément est indépendant mais relié. Et tout l’intérêt de ce mobile réside dans le Tout. Bougez un élément, j’insiste, n’importe lequel, et le « tout » se met en mouvement. Et c’est ce mouvement du « tout » que nous apprécions, voire nous émerveille.

Donc, pas de hiérarchie.

 

Mais en quoi, et comment, ce « tout » a donc une tendance

1) naturelle

2) inéluctable au « tourner en rond » ?


LE BUT

Vers quoi se dirige ce « machin », ce « tout » ?


D’un côté, l’électricité, l’énergie ne se stockent pas. Point. C’est une loi en physique.

Pour les batteries ou piles, c’est « simplement » une réaction chimico-physique induite par un courant électrique primaire envers différents matériaux, qui va mettre en œuvre un processus, ce dernier pouvant transformer un peu de l’électricité initialement mis à l’intérieur, en électricité secondaire qu’il va pouvoir restituer peu à peu. Mais ce processus est limité. Et votre batterie, pile se décharge. Même sans être utilisée.

Notez au passage que toutes les « inventions » pour faire fonctionner nos voitures électriques sont limitées à … la vision que l’on a de son utilisation. Notion pas futile, car on voit de suite apparaître un point fondamental : vers quoi ça se dirige ? Nous y reviendrons. Une autonomie de 80 kms serait ridicule. Une de 800 km serait applaudie. Mais dans tous les cas, l’énergie secondaire, dispersée par l’utilisation du processus de transformation, va avoir besoin de revenir se recharger à de l’énergie primaire. L’énergie ne se stocke pas.

 

Et d’un autre côté, tout n’est qu’énergie. La Vie. Et par extension, tout (dont vous, moi et …. notre « tout » que sont couple, famille, entreprise, association, institution pays….) ne sont qu’énergies.

Ou plus précisément, ce « tout » n’est QUE l’énergie que lui donne ses éléments. Un « couple-nous » dont les éléments (femme-mari) ne sont plus en phase, n’a plus d’énergie. Pourtant, il est toujours là. Et l’énergie naturelle que donne l’amour (on va appeler ça comme ça) n’est plus là. Pourtant, il faut alimenter ce « couple » sans énergie. Ce sont donc des efforts qui vont permettre de le faire vivre. Sans ce « nous », il n’y a plus de couple. Et souffrances, casses voire ruptures en sont la suite logique. Inéluctable. Au passage, c’est presque toujours la femme qui re-donne sans cesse de l’énergie, en transitant par le symbolique (voir nos travaux sur Savoir Parler Femme).

 

Et pour l’administration, par exemple ?

Idem pour tout « Tout ».

L’institution, quelle qu’elle soit, fonctionne pareillement : si le tout n’est pas « énergisé » en et par lui-même,


il va tirer son énergie de ses éléments qui le constitue et/ou de l’extérieur.

On peut aisément comprendre qu’un fonctionnaire, quel que soit son niveau, n’a pas signé pour « porter » son institution. Bon, on peut dire que ça devrait être le cas de son Directeur, Président et/ou Conseils (Administration, Surveillance et autre Directoire…), mais « porter » n’est pas « emporter ».

 

COMMENT

Quel est donc le but d’une administration, institution ?

Dit avec d’autres termes : qu’est supposé construire, voire créer, chaque institution que sont par exemple,  les Impôts, la Justice, l’armée, mais aussi, la Mairie de mon village (ou autres villes, bien sûr).

Il est de notoriété que plus l’institution est proche du client final (oups, je voulais dire » citoyen »), plus il serait possible de « construire ».

Pour autant, non.

D’une part, pour l’immense majorité, les finances manquent. Le petit village n’a pas de revenus sérieux. La ville moyenne en a, mais a …. tellement de charges.

D’autre part, on peut constater que certains villages, villes ayant une manne financière (centrale nucléraire sur son territoire par exemple), pourrait initier quelque chose.

C’est bien ce « quelque chose » qui est en défaut. Certes, ce village va avoir des rues belles et propres. De jolis lampadaires et les associations seront bien aidées. Pour autant, que vont-ils construire ? Vivre mieux, oui. Construire, non ?

 

Alors qu’une entreprise privée n’a pas d’autre choix que de « construire » sa place, aucune institution n’a cette obligation/chance. Les fonctionnaires, et le nom n’est pas anodin, sont là pour fonctionner, faire fonctionner la machine. Pas l’inventer. Ni l’emporter vers quelque part.

 

Pour autant, si aucune institution n’a pour but de créer, construire, inventer, emporter, par quel(s) processus, s’instaure la déliquescence ?

On serait amené à penser que certaines structures, de par leur essence, échapperait à cette loi. Je pense à tout ce qui concerne la recherche, et à ce moment, parmi d’autres, le projet ITER ; mais aussi, la recherche sur le CANCER.

ITER :  « gros » machin qui sera capable de produire.. euh, non pas de l’électricité : cf. le site ITER « Bien sûr, il est important de se souvenir qu'ITER est une expérience scientifique et non pas une centrale électrique ». Oups.

Lancement en 2001 pour une fin prévue en 2016. Oups, again.

À l’heure de ce post, la « fin » serait pour 2033. Le budget initial de 5 milliards d’euros est passé à…. Roulement de tambour, silence …. 33 milliards. Oups, oups et oups…

Tout système, institution qui n’a pas de but ne fait que …grossir (au demeurant, on a le même principe pour nombre de personnes, ce qui est -aussi- une piste plus que sérieuse pour nos problèmes sociétaux d’obésité pour lesquels il est dépensé, d’une façon directe ou indirecte, des milliards d’euros. Une piste, non ?).

 

Pause.

Le cancer. Dire que la recherche a stagné serait aussi faux que stupide. Des tas de chiffres vont prouver le contraire. Et je n’entrerai pas dans ce combat aussi titanesque que futile et inutile.

Ce mois de ce post, c’est Octobre. Et tous les ans, hop, « octobre rose », on cherche et trouve de l’argent pour « le cancer du sein ».

« Cachez ce cancer que je ne saurais voir » ais-je envie de plagier (on m’excusera immédiatement de la forme de l’écrit, ne considérant pas une seconde un cancer du sein comme une chose que l’on puisse prendre à la légère. Donc, distinguons la forme et l’objet en prenant de la distance, ce qui est la base de nos propositions).

Cette recherche sur le cancer… n’en finit pas. Pour ce qui est de notre époque moderne, dès 1900 et encore plus après les années 1950/60.

 

Quel parallèle entre ITER et CANCER ?

Aux 2 points déjà cités, Le BUT et CONSTRUIRE il convient d’en rajouter un autre : La FIN.



Nous avons vu qu’aucune institution n’avait de BUT, pas plus qu’elles n’avaient pour mission de CONSTRUIRE.

La loi de l’ENTROPIE gagne : tout va toujours du chaud vers le froid (on dit aussi que ça s’appelle la deuxième loi en thermodynamique : Toute transformation d'un système thermodynamique s'effectue avec augmentation de l'entropie ... (entropie ? Pour être très familier : machin qui a engagé un processus qui va vers la mort).

 

La deuxième loi de la thermodynamique affirme qu'il est impossible que la chaleur s'écoule spontanément d'un corps froid vers un corps chaud, (chaud vers froid, donc) mais qu'elle peut quand même se déplacer de cette façon (froid vers chaud) si un certain travail est effectué.

Nos réfrigérateurs en sont l’exemple. En créant du chaud (évacué derrière votre frigo, à travers cette grande grille que vous devez manipuler avec précautions quand vous déménagez), on obtient du froid. CQFD. Mais… il faut de l’énergie. C’est un choix. Energie ou perte d’aliments ? Mon grand-père avait sa cave… Autres temps, autres moyens.

 

Et ce serait quoi l’énergie pour nos cas ?

Reprenons :

 

 

INSTITUTION : un but ? non. Construire/créer ? non.

ITER : un but ? oui. Construire/créer ? Oui.

CANCER : un but ? Oui. Construire/créer ? Oui.

La FIN :

ITER : fin prévue ? Non.

CANCER : fin prévue ? Non.

 

BUT

CONSTRUIRE/CRÉER

FIN

RESULTAT

INSTITUTION

non

non

non

Coute de + en +

ITER

Flou

oui

non

Ne finit pas

CANCER

oui

oui

non

Ne trouve tjrs QUE des résultats partiels

 

Affinons nos propos. Un projet comme ITER prévoit, dès le début une fin. Qu’on l’appelle remise des clés ou autres n’a aucune importance. Tout comme la recherche sur le CANCER, TOUTES les énergies sont présentes et oeuvrent. Nous n’avons aucun doute là-dessus. Qu’il y ait des jeux de pouvoir, de rivalités, des courants de pensée différents et qui, quelques fois s’affrontent, aucun doute non plus. Mais, ça n’a quasi aucune importance.

 

Toute institution, tout SYSTÈME AIDANT (nous ferons un post spécial mais en 2 mots, ce sont toues les structures, services, organisations crées pour aider. Quelques exemples, simplement pour imager :  France Travail, les maisons des Adolescents, mais aussi les Resto du Cœur, Téléthon…et l’association d’aide aux devoirs de mon quartier…, parmi des dizaines de milliers de Systèmes Aidants), n’a pas de FIN de prévu dans ses gènes. Oh,  pas dans les papiers, chartes et discours. Là il y a nombre de choses d’écrites.

Mais dans son essence. Dans son ADN, rien. Une « Dead line » qui ne soit pas que dans les mots, mais dans les « tripes ». De chacun(e) ET dans celles du « tout ».

Mais…

Tout système à une volonté : vivre.

Un système qui aurait pour finalité réelle (encore une fois, dans les gènes, pas dans les chartes) de mourir irait à l’encontre de la VIE.

Elle est là NOTRE énergie dont nous avons besoin. Paradoxal de dire qu’il faut prévoir la fin, la mort d’un système pour … vivre ?


ET SI

Et si, la solution pour le CANCER, ITER (et des milliers, dizaines de milliers d’autres structures) était SIMPLEMENT que le système considéré se dote, dans ses gènes, dans son ADN du mot FIN ?

Les USA nous en ont donné un exemple. Le 25 mai 1961, le président Kennedy prend date : « un homme sera envoyé sur la Lune avant la fin de la décennie ». Le compte à rebours commence …(cf. France Inter).

Et il le dit « non pas parce que c'est facile, mais bien parce que c'est difficile ».

Et il le dit « non pas parce que c'est facile, mais bien parce que c'est difficile ».

Il dit : il y a une date de fin au projet. Elle est intrinsèque au projet. Dans son ADN. Et « on va y arriver, car nous croyons en nous et qu’on va se bouger les f….s ».

Bref, on a un BUT (niquer les Russes), CONSTRUIRE (la fusée pour y aller et prendre une photo d’une empreinte de pieds)  et une FIN (avant telle date).

Tout le monde connait la suite.



Un BUT.


Nous nous heurtons à une difficulté aussi énorme que futile : la croyance qu’il y a un lien entre la taille d’un problème et la taille de sa solution. Désolé, il n’y a PAS DE LIEN entre la taille d’un problème et sa solution.

Difficile de penser que résoudre un tel problème pourrait être (enfin) réalisé avec un simple grain de sable (celui qui pourrait enrayer la machine à tourner en spirale descendante ?

 

Je ne suis pas du tout compétent pour l’un comme pour l’autre (ITER, CANCER). Mais pour ce qui fait agir les personnes, les groupes, les collectifs, les institutions.

Pour le CANCER, mon impression (qui repose quand même sur études, expériences et expérience) est que cherchons à atteindre l’horizon. Certes, au passage, le voyage a des retombées sur nombre de sujets. Mais l’horizon recule. Et les moyens pour l’atteindre ne seront JAMAIS suffisants.

Nombre et nombre de personnes ont été sauvées de par ces recherches. C’est indéniable.

Nombre et nombre de retombées dans de nombreux domaines.

Mais alors, ne ferait-on pas mieux de changer de nom ? La recherche fondamentale sur la Vie, la maladie….

Mais il est certain que les combats (Octobre rose, téléthon eu autres resto du cœur) qu’apprécient l’immense majorité de nos concitoyens n’y trouveraient plus leur place. Et une immense majorité de la population n’y trouverait plus à remplir l’immense vide que nous créons, avons créé en remplaçant la VISION, par la GESTION.

 

BUT, CONSTRUIRE, FIN, le trio gagnant ?

Eh bien oui : changer, ça veut dire «changer », pas continuer comme avant sous une autre forme.

 

 


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