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ARRÊTONS DE PSYCHOTER

  • joel GUEGUEN
  • 11 déc. 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 déc. 2024

PSYCHOTER, PSYCHOTER, vous avez dit PSYCHOTER…

 

  • Peut-être, tu pourrais te faire aider ?

  • T’as été voir un psycho ?

  • Faut vous faire soigner (par un psy…) !!!

  • Je vais aller voir un psycho…

  • Ce n’est plus de mon ressort de manageur, mais celui d’un psy…

  •   

 

… des phrases courantes, soit par besoin d’être aidé, soit par injonction, soit par « je n’y arrive plus ».

De mon avis (et expériences), au moins 80 % des consultations de psycho, ne ressortent pas du travail d’un « psy »… qu’il soit psycho, psycha ou encore psycul : « le ou la psychologue apporte soutien et aide en accompagnant et en écoutant des personnes souffrant de troubles psychiques, cognitifs, comportementaux en vue d'identifier leurs besoins et de mettre en place une thérapie ».

Du « trouble » à la « thérapie »… Mais "nos" 80 % n'ont pas besoin de thérapie.

Être fatigué de conduire, ne veut pas dire qu'il faille démonter votre voiture.

 

Pour autant, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas quelque chose à régler, dépasser, résoudre.

Et quelque chose qui peut être difficile, douloureux, voire générer de la souffrance.

 

DONC ?

S’plications :

Nous évoluons dans la culture de la Causalité : un problème a une (ou « des ») causes. Et il nous est dit, appris, culturellement qu’il est impératif de la trouver, pour trouver la solution qui résoudra le problème.

De là, on pourra (aussi) faire passer des tests afin de « calibrer » cette cause et en déterminer une « maladie ». Vive les DSM…

Culture aristotélicienne.

 

De plus, chaque « cause » va générer une recherche de spécialiste : problème de couple ? Hop, un spécialiste. Problème de mal-être global ? Le psycho. Perte de sens, de repères ? Le « life-coaching » vous sauvera. Diagnostiquer TDAH ? Hop, là-aussi, le psycho, oui, mais un autre.

Découper un problème en autant de morceaux qu’il est possible de les résoudre un par un..

Culture cartésienne.

 

Cultures non seulement totalement dépassées, mais aussi -et surtout- contre-productives, tant pour une personne en souffrance, qu’un groupe, une entreprise, une collectivité publique etc…

 

Comme tous ces spécialistes n’arrivent pas, seuls, à dépasser quelque chose, on a inventé la « multidisciplinarité ». On dit qu’il y a plusieurs causes, donc, qu’il faut plusieurs spécialistes.

Arrêter de fumer ? Le médecin (spécialisé) + un psycho.

Drogue ? idem !

Ainsi que perte de poids. Etc. 

Le « client » (ben oui, il paye, et de plus en plus, et de plus en plus cher), est baladé de cabinet en cabinet ; de rendez-vous, en rendez-vous.

Baladé aussi de déceptions en déceptions, le client.

Et « notre malade » TDAH va, de toutes façons, finir par aller voir un psychiatre et sa panoplie médicamenteuse.

Qui n’est pas autre chose que l’échec de la civilisation.

 

Bien sûr, cette dernière a le droit de dire « nous, espèce, sommes, ici et pour ce cas, incompétent . Nous avons, tout, (TOUT !) essayé et/mais nous devons agir contre la personne (médicaments ) pour l’aider. Mais, pour demain, nous cherchons, continuons à chercher ».

Mais personne n’a jamais entendu :

« Et notre but, en tant que chercheur, c’est de … disparaître, car nous avons fini par trouver ».

Et nous continuons à chercher, mais dans notre paradigme « aristo-cartésien ». C’est-à-dire, creuser de plus en plus vers des causes. C’est sans fin.

Et surtout, sans pragmatisme.

 

Notre CPAM finance depuis quelques temps, des psycho (agréés, mais agréés « aristo-cartésien » , rassurez-vous).

Notre société finance des soins vers ses enfants qu’elle ne porte plus.

Échec de la partie sociale de société.

 

« Nos malades » des RPS (Risques Psycho Sociaux, type Harcèlement, Stress, TMS et autres Burn Out….) ne sont pas aussi autre chose que l’échec du monde du travail.

 

Enfin, au moment de ces lignes (décembre 2024), l’impasse de la politique, n’est pas autre chose que l’échec de la partie politique de notre société, qui refuse de muter, passer à autre chose. Muter, ce n’est pas changer les papiers peints. Mais les fondations.

L’expérience a malheureusement démontré que plus le besoin de muter était fort, plus le passage était violent. On y trouve les guerres. Toujours.

Et notre besoin de muter est fort et devient de plus en plus criant.

Et les « bruits de bottes » sont, eux-aussi, de plus en plus forts...

 

MAIS

Avons-nous bien TOUT essayé ?

À simple titre d’exemple, les pédagogies dites alternatives sont -aussi- une (bonne) piste.

L’aide, certes pratique, mais aussi et surtout conceptuelle et pragmatique, aux proches (parents, couple, famille..), pour leur dire, leur rappeler que, par exemple, l’enfant très/trop/bien trop, dispersé, énergique (« baptisé » TDAH, Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ) peut apprendre à utiliser ces états et en faire des compétences.

Rappelons-nous, l’amour et la foi inconditionnelle de la mère de Forest Gump.

Pour les cinéphiles, l’histoire vraie (et le film) Temple GRANDIN.

Non, nous, société, n’avons pas TOUT essayé. Loin s’en faut, alors que notre paradigme « aristo-cartésien » -et sa causalité-, est au bout de ses capacités et n’offre plus de compétence.

 

ALORS ?

Un problème, QUEL QU’IL SOIT, est un SYMPTÔME.

Certes, il peut être utile de prendre un cachet contre la douleur, mais pour autant, elle montre un dysfonctionnement quelque part.

 

Le PROBLÈME, pour nous, systémicien, est TOUJOURS le signe d’éléments qui ne sont plus en cohérences ni en convergences. Ce, tant pour un enfant, qu’une personne, entreprise, pays…

STRUCTURELLEMENT, c’est la même chose.

 

Et une SEULE QUESTION : qu’est-ce que le système tricote, se tricote, en permanence et qui finit par lui desservir, le bloquer, le faire souffrir ?

Et une SEULE RÉPONSE. 

Couper. Donc, muter. La solution, la réponse ne peut être QUE en TOTALE ignorance du problème et son « tournage en rond ». Elle est forcément extérieure à ce que vis, se raconte le système.

 

La première difficulté est là. Le paradoxe (ou plutôt son émergence) est la seule voie possible : le paradoxe est un « croche-pieds », venu de l’extérieur et qui, fait tomber le « tournage en rond », non pas par quelque réflexions (surtout pas !!!), mais bien par « réflexe ».

Mais comme certains systémiciens, dont nous nous revendiquons, sont formé à cela, ce n’est plus une difficulté.

Au moins sur l’aspect technique.

 

La seconde difficulté est l’acceptation.

Nous sommes totalement ancrés dans notre culture causale.

Soit dire « il n’y a pas, AUCUN, lien entre un problème et sa solution », soit proposer une solution totalement hors du « mécanisme infernal », n’est (et encore) entendable que dans la confiance d’un cabinet avec son psychologue, systémicien (et faire passer cette notion à un niveau culturel est encore bien loin).

 

Mais, au moins, à ce niveau, nous ne « psychotons plus ». Nous n’allons pas dans l’introspection, quelle que soit se profondeur et nature.

 

Certes, on pourrait dire que les TCC se concentrant sur les pensées et les comportements internes de l’individu, ne vont pas dans l’introspection.

Mais, elles partent du principe que les pensées affectent les sentiments, qui à leur tour affectent le comportement. En d'autres termes, si vous changez vos pensées, vous pouvez changer vos sentiments et vos actions.

Ce qui n’est pas autre chose qu’une chaine causale d’une part, et de l’introspection qui ne dit pas son nom (quelles pensées avez-vous ?), d’autre part.

Au moins, on peut dire qu’il n’y a pas la dérive sectaire de la psychanalyse (et sa causalité insondable). Mais… cette dernière étant presque aussi forte que notre paradigme causal, il y a de nombreuses dérives dans l’omerta des cabinets.

 

La compétence du "psy" ne se trouve pas -pas que- dans ses outils. Très loin s'en faut.

"La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié". Idem pour notre psy. Si ses outils, face au Réel de la situation d'une personne, sont utilisés sans ce "j'ai tout oublié", c'est l'outil qui va être traité, mis en avant, pas la personne, qui, ipso facto, n’est plus au centre du dispositif.

Et devant l'insuccès, notre psy va se référer, s'autorenvoyé au paradigme auquel il appartient, cette fameuse "causalité", sous forme de la psychanalyse (souvent dénommé "inspiration psychanalyse, n'osant pas avouer leur forfaiture, issue de leur incompétence à avoir "tout oublié").

 

Rapides, efficaces, les INTERVENTIONS SYSTÉMIQUES BRÈVES ont fait leur preuve. 

Toutefois, toutefois, troisième difficulté … elles se heurtent à une idée reçue : s’il y a un gros problème, ça doit être long (et couteux) à régler.

Euh.. non.  Il n’y a aucun lien entre la taille d’un problème et sa (ses ?) solution. Aucun. On casse un processus infernal. Un grain de sable peut suffire. Mais un rocher ne suffira pas à freiner un simple courant d’air.

Aucun lien, on vous dit.

 

CONCLUSIONS

Introspections OU solutions ?

Psychoter ou Solutionner ?

Vous choisissez.

Mais pour nous, la réponse est claire.

Elle l’est d’autant plus que, en continuant à « psychoter/introspecter sans raison autre que l'habitude », nous continuons à plébisciter la causalité comme paradigme sociétal.

Et nous générons et entretenons le mécanisme infernal qui … amène les personnes voir un "psycho-psychoteur".

La boucle est bouclée.

Mais la situation globale s'aggrave.

 

J’aime bien cette expression américaine « catch 22 », titre d’un roman puis d’un film pendant une guerre. L’article 22 dit : quelqu'un en mauvaise santé mentale n'est pas obligé de prendre part aux missions aérienne.

Mais, s'il fait état de cela en demandant à ne plus y prendre part, il montre sa bonne santé mentale et doit en conséquence prendre part aux missions aériennes.

C’est « tout simplement » la notion de « double contrainte », situation kafkaïenne au possible.

C’est à ce que nous invite le travail « psychotant ».

 

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