SENS ET CONTRE SENS
- joel GUEGUEN
- 20 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 janv.
Vous pensez que c’est un magazine? Non.
Ceci est
· un symptôme
· un indicateur.

Grand format. Papier glacé. Couleurs. Un ou deux articles sur tel monument local, tel personnalité (de préférence scientifique, historien, en tous cas, hors de toute pensée, et encore moins, action politique : pas de polémique possible).
Le reste ? De la publicité : Tel nouveau magasin. Telle nouvelle devanture. Tels nouveaux produits...
Symptôme ?
Dans tout le livret, directement ou pas, on vous parle d’écologie. À toutes les sauces. Mais on n’hésite pas à imprimer (au demeurant, dans un autre département), un livret de 60 pages (de qualité, donc), pour … consommer.
Bien sûr, le-dit livret sera remporté à la déchetterie par tous et recyclé (... ou pas. Oups).
Symptôme d’incohérence donc : créer, en dehors de tout autre circuit, un document pour …
· Consommer,
· Venter l’écologie (mais la vivre à contre-courant)
· et en même temps prôner (c’est le thème de celui-ci) le « slow living » (qu’on peut traduire par « vie paisible »). On nous montre quelques personnes en reconversion professionnelles (elles ont changé de vie) : la commerciale fait des pizzas, la notaire vend des fromages, et l’aide-soignante fait du « neurofeedback » (pas certain du tout que ce soit bien reconnu comme diplôme sérieux !!!). Que des femmes : le magazine aurait développé un grand intérêt pour aider les femmes dans leur vie et reconversions ? Ou ne serait-ce pas plutôt les consommatrices (des autres produits proposés dans ce livret) qui sont visées… ?
Car "nos" femmes mises en avant exercent dorénavant un métier noble (nourrir, soigner) et accessibles à toutes (on parle de "neurofeedback", dit autrement du Coaching de Vie, pas neurochirurgie).
Incohérences : c’est le premier dysfonctionnement de nos sociétés.
Indicateur ?
Preuve plutôt que nous ne savons pas faire autre chose que… ce qui a déjà été fait et nous emmène -de plus en plus vite et de plus en plus- dans le mur !
Pour autant …
Que faire d’autres ?
Aucune (oui, aucune) des visions politiques, idéalistes ou croyances… n’émerge d’autre chose, vers autre chose.
Nous sommes, nous évoluons dans un paradigme qui est arrivé à sa fin et nous n’arrivons pas à muter, à passer à autre chose (non, les moutons du Larzac, le retour des 60’, ou bien les autres fantasmes écologiques ne sont pas une voie non plus).
Ah. Au fait. Les sociétés ont toutes faites dans leur histoire des mutations.
Toutes sont passée par la case « guerre/destruction/souffrances » (sauf les indiens d'Amazonie, en disparition, et les habitants de l'Ile de Pâques, disparus...).
Et si on écoutait d’autres voix, d’autres voie, avant de passer par cette case fatidique?
(euh… celles du seigneur, quel qu’il soit, on oublie : ses voies sont aussi impénétrables que les autres…).
“c'est dans les déserts de sens que naissent les sorcières ”
Jules Michelet, au XIXe





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